Echec ou expérience ?

#bien-être au travail #expatriation #motivation

25 juin 2019

Je m’appelle Bérengère, j’ai 36 ans et j’écris en ce moment mon deuxième One Woman Show. Je dois dire que le premier s’est vraiment super bien passé : j’ai eu le bonheur de jouer pendant près de 7 ans et de voir les salles toujours pleines. On peut parler de succès.

Aujourd’hui, j’ai une envie viscérale de retourner sur scène et malgré le stress que cela génère en moi, j’ai vraiment hâte. J’ai vécu plein de choses ces dernières années et il me tarde vraiment de les partager avec vous dans un show qui sera beaucoup plus personnel que le premier.

Bonjour la peur, moi, c’est Bérengère

Si je vous raconte tout ça, c’est pour vous avouer qu’en réalité, tout au fond de moi, je meurs de trouille. Cette peur c’est celle d’échouer. Mes pensées s’emballent parfois : et si ce deuxième spectacle était moins bien que le premier ? Et si les gens étaient déçus par le changement de style ? Et si personne n’avait envie de venir le voir ? Et si … et si … et si …

Bref, je « flippe de ouf » parce que contrairement à ce que l’on pense, la notoriété n’aide en rien à la qualité d’une œuvre. Ce n’est pas parce qu’on est Picasso ou Madonna que tout ce qu’on fait est génial.  Bien au contraire.

Quand j’ai démarré, n’étant pas connue, je fonçais, j’y allais ! J’avais peur, mais au mieux, on se rappellerait de moi, au pire, on m’oublierait !! A l’époque, j’étais encore totalement libre de cette attente d’excellence du public sauf que je ne m’en rendais pas compte.

Mais si je suis là, ce n’est pas pour vous parler de la peur d’échouer mais de l’échec en lui-même et de la chance qu’il représente. Si, si, je vous jure !

Petite (grosse) chute nuptiale

Il y a quelques années, j’organisais mon mariage avec un garçon avec qui je me voyais bien vieillir.

Pourtant, les préparatifs étaient très laborieux, mettant chaque jour un peu plus en lumière nos différents. Alors que se marier c’est avoir un projet commun.

Au fur et à mesure, ce projet semblait tout sauf commun : flou, incompatible, impossible.

On a annulé notre mariage et rompu par la suite : prévenir les parents, la famille, les amis, décommander le traiteur, la salle et la robe. Un SMS au DJ et un au photographe…

J’ai vécu cet épisode de ma vie comme un échec immense. Moi qui suis un peu l’anticonformiste de ma famille avec une vie de saltimbanque, j’avais l’impression de rentrer dans le moule et j’étais contente d’intégrer moi aussi le cercle très fermé de mes «cousines mariées».

Alors dire à tout le monde que, « en fait bon bah non, on annule tout 4 mois avant », a été pour moi un véritable affront parce que j’échouais là où tout le monde dans ma famille semblait réussir.

Rien ne se passait comme prévu et je le vivais très très mal.

J’étais en colère et cette colère, je me la trimballais au quotidien, c’était lourd, comme si je marchais avec une valise remplie de béton et de rancœur en permanence. Pas pratique pour aller de l’avant.

Ma meilleure amie, c’est d’abord moi

L’été arrivait et mon amie Lisa (coucou Lisa !) m’avait invitée à participer à un stage de développement personnel en Ardèche. J’ai accepté sans trop poser de questions (de toutes façons, je n’étais pas encore prête pour les vacances entre copines célibataires à Kemer avec le programme Mojitos et roulage de pelle au prof de ski nautique)

Et là, le choc ! C’est comme si j’avais ouvert la porte d’un grenier où il y a beaucoup de choses encombrantes, beaucoup de poussière, un grenier où il faisait si sombre que je n’avais jamais eu vraiment envie de m’y aventurer. Ce jour là, il m’a paru plus simple de commencer à ranger que de faire comme si ça n’existait pas ! Evidemment pour cela il faut du temps, rien ne se fait façon Mary Poppins : les objets ne volent pas dans le sac poubelle, les balais ne dansent pas le zouk et la poussière ne décide pas toute seule de se rassembler dans l’aspirateur.

Ca va ? Vous me suivez sur la métaphore du grenier ? Je découvrais à ce moment-là ma relation à moi- même et cette vérité n’était pas jolie jolie à regarder en face.

Je réalisais chaque jour un peu plus que je m’étais construite beaucoup par rapport aux autres, que j’avais absolument besoin du regard de l’autre pour me sentir validée et que finalement j’avais très peu d’estime pour moi-même. L’étape numéro 1 pour moi c’était de faire un pacte avec moi-même : toujours être dans ma Team ! Ne jamais être contre mon camp.

Je suis longtemps restée accrochée à mon échec, me victimisant de l’affront que j’avais subi. J’avais de la colère envers lui mais surtout envers moi parce qu’au fond, je savais que ce mariage n’était pas ce que je désirais vraiment et que j’aurais dû avoir le courage de dire non en laissant partir l’image de fille « normale » à laquelle je m’accrochais.

Difficile quand on décide d’être humoriste et qu’on a de l’ambition de faire taire cette peur de ne pas correspondre aux critères de la bonne épouse modèle et d’avoir l’impression d’être tout l’inverse.

Un échec ? Oui et un pas de plus vers mon MOI

Maintenant, je le sais, cet échec aura été pour moi une chance en me permettant d’avancer différemment dans ma vie professionnelle et personnelle.

J’en ai longtemps parlé comme un échec mais aujourd’hui je me rends compte que c’est le point de départ d’une nouvelle vie où j’ai l’impression d’être moi. Et même si j’ai peur de l’échec pour ce deuxième spectacle, une chose est sûre c’est la joie que j’ai à le préparer pour vous. Comme quand je marche dans une forêt ou que je mange une glace au chocolat. La JOIIIIIE !

Aujourd’hui, j’essaie de m’aligner dans tout ce que je fais. Les impacts positifs sur ma vie professionnelle sont immenses : l’épreuve m’a fait puiser dans une force insoupçonnée qui semblait dormir en moi depuis bien trop longtemps. Mon premier spectacle était écrit avec un auteur en qui j’avais tellement confiance que j’avais fini par oublier que je pouvais moi aussi être créative, moteur.

Je suis partie il y un an et demi toute seule en Australie pendant un mois. Le voyage solo comme une sorte de reboot réparateur. Là-bas, j’ai fait beaucoup de route et ma créativité s’est ouverte en grand. Des envies, des idées, des images, tout m’arrivait comme par magie alors que j’étais au volant de ma voiture de location (pas pratique pour noter). C’est là que j’ai vu se dessiner mon deuxième spectacle.

Et si nos échecs n’étaient en fait que des expériences de vie pour nous permettre de nous dépasser et d’être en phase avec nous-mêmes ?

Une opportunité de grandir

J’ai envie de terminer en vous partageant la phrase que me disait toujours ma Mamy Ginette :

« Ce qui doit se faire se fait ». Cet adage m’a souvent permis de ne pas avoir de regrets sur les choses qui ne se font pas, même si sur le coup c’est difficile.

Alors, si aujourd’hui sur ta route, un arbre vient de s’effondrer, si tu en as marre de trimballer cette valise bien trop lourde pour toi ou si tu sens qu’il va falloir cleaner au plus vite ton grenier, c’est peut-être que la vie t’offre une opportunité de te dépasser, de surmonter une épreuve. Cela me fait penser à l’épreuve des poteaux dans Koh Lanta : oui tu restes en équilibre sur un poteau en plein cagnard pendant des plombes mais le soir, tu peux t’enfiler une planche mixte avec du bon pain, ragoter sur Michel que tu comptes bien éliminer au prochain feu de camp et dormir dans un lit moelleux.

Rappelons-nous que rien ne sert de vouloir éviter l’échec à tout prix car s’il arrive, nous nous en relèverons encore plus forts ! En attendant, je retourne à l’écriture de mon spectacle car j’aimerais quand même tout faire pour qu’il soit un succès !

Bisous bisous

BK

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