Pourquoi Don Draper ne viendra pas au bureau aujourd’hui ?

#égalité femme homme #leadership

4 juin 2012

Si Don Draper était aujourd’hui votre boss, le héros de la série Mad Men ne le resterait pas longtemps. Archétype du WASP américain des années 60, talentueux et charismatique, mais aussi misogyne, raciste, homophobe, fumeur et buveur, l’associé de l’agence de pub Sterling Cooper Draper Pryce aurait bien du mal à se défendre devant un conseil des Prud’hommes et/ou un tribunal de grande instance.

Chez SCDP, les femmes sont cantonnées au rôle de secrétaire et jouissent du statut d’objets sexuels. Dans les couloirs de l’agence, les blagues sexistes fusent. Les Mad Men sont des machos qui s’assument, à la maison comme au travail, et Don n’est pas le dernier à faire preuve de condescendance vis-à-vis de la gent féminine.

Ces comportements « normaux » dans les sixties ne sont plus tolérés par le Code du travail.

La discrimination par le sexe a beau demeurer une réalité – les écarts de salaire entre hommes et femmes le prouvent –, elle est passible d’un an de prison et 3 750 euros d’amende en cas d’atteinte à l’égalité professionnelle. Les blagues sexistes ou dégradantes, rentraient pour leur part dans le champ du délit de harcèlement sexuel, sanctionné d’un an d’emprisonnement et15 000 euros d’amende, abrogé par le Conseil Constitutionnel, début mai 2012.

Discriminations multiples et variées

Pourquoi Don Draper ne viendra pas au boulot aujourd'huiHomme à femmes, Don Draper réprouve l’homosexualité. Dans la saison 3, il licencie un directeur artistique en lui exprimant son dégoût pour ses penchants homosexuels. Sa franchise lui vaudrait aujourd’hui une lourde peine.

Le licenciement de Salvatore Romano constituerait une entrave à « l’activité économique normale d’une personne en raison de son orientation sexuelle », punie de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende par le Code pénal.

Chez SCDP, les préjugés raciaux et religieux ont libre cours au sein de l’agence : les blagues racistes fusent, la représentation des minorités est inexistante ou presque, car uniquement reléguée au poste du groom d’ascenseur.

Résultat, il faut attendre la saison 5 de la série pour que l’agence recrute une secrétaire afro-américaine et un concepteur rédacteur juif. De nos jours, SCDP serait poursuivie en France pour discrimination raciale, et ses associés encourraient une peine de deux ans de prison éventuellement couplée à une amende de 30 000 euros.

La clope au bec, le verre à la main

Les Mad Men ne pourraient plus non plus fumer à tout va et boire à gogo au bureau. Depuis novembre 2006, il est totalement interdit de fumer sur les lieux de travail. L’employeur est même tenu à une obligation de protection contre le tabagisme passif. Il peut, au mieux, consentir un emplacement réservé aux fumeurs. Le salarié pris en train de fumer en-dehors de cet espace peut alors être puni d’une contravention de 3ème classe d’un montant de 68 euros. Quant à la pause cigarette, elle n’est prévue par aucun texte de loi et peut conduire à un licenciement si elle entrave le bon déroulement du travail.

La loi impose à l’employeur d’empêcher l’introduction ou la distribution d’alcool sur le lieu de travail, à l’exception du vin, de la bière, du cidre et du poiré qui peuvent être autorisés sous réserve d’être consommés avec modération au moment du repas. Dans tous les cas, le Code du travail précise qu’il est « est interdit de laisser entrer ou séjourner dans les lieux de travail des personnes en état d’ivresse », et cette interdiction incombe au chef d’entreprise.Le recours à l’alcootest est toutefois strictement encadré. Il n’est possible que si le règlement intérieur le prévoit et si les fonctions de l’intéressé le justifient. Lorsqu’il relève de la vie privée de l’employé, et qu’il n’a pas d’impact sur son travail, l’alcoolisme n’est en revanche pas admis comme un motif de sanction valable.

article intéressant

Pourquoi Don Draper ne viendra pas au bureau aujourd’hui ?

article intéressant

à lire aussi

Entretien d'embauche, quand parler salaire ?

lire l'article

chargement de l'article suivant

tous les articles sont affichés !

vous aimez nos articles ?

abonnez-vous à notre newsletter.

En inscrivant mon adresse email, j'accepte de recevoir les newsletters du blog Expectra.

envoyez cet article par mail.