Cols bleus/cols blancs : tous soumis à la menace de la robotisation du marché de l’emploi

#employabilité #innovation

17 mai 2016

La disparition programmée de métiers aussi bien manuels qu’intellectuels résultant de la robotisation n’est plus un mythe. Entre les professions déjà impactées, celles vouées à l’être et les métiers qui n’existent pas encore, quel sera le futur de l’emploi à côté des « robots machines » et des « robots logiciels » ? Ne serait-il pas possible d’y voir une opportunité plutôt qu’une menace permanente ?

Que ce soit en littérature ou dans les films avant-gardistes comme Blade Runner, mettant en scène, au début des années 1980, des robots à l’apparence humaine, utilisés pour les travaux difficiles ou dangereux, l’homme a toujours fantasmé sur l’avenir de la machine à ses côtés. Pour le meilleur et pour le pire. Car, si la perspective de pouvoir réduire la pénibilité du travail par le recours à la mécanisation des tâches est porteuse de progrès, force est de constater que nous y décelons davantage une menace. A savoir : la potentielle réduction drastique du nombre d’emplois dans les années à venir. Un postulat fondé par l’omniprésence des machines au sein des usines notamment. Or, capables de remplacer le travail manuel tout en apportant des gains de productivité indéniables, les robots ont largement progressé sur un autre terrain : Internet et la data économie.

Intelligence artificielle : de nombreux progrès récents

Cette présence permanente des machines et des logiciels simulant l’intelligence humaine a même donné son nom à une science : l’intelligence artificielle.

Parmi ses progrès récents les plus notables, il y a la voiture autonome de Google, fondée en partie sur la reconnaissance d’images, témoigne Jean-Gabriel Ganascia, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, spécialiste du sujet. Le logiciel Siri, pour la reconnaissance vocale ou bien encore, le Big Data. A partir de nombreuses données, il est possible d’extraire énormément de connaissances. »

Autant d’exemples qui ont, ou vont bouleverser nos vies… et le monde du travail. Tant pour les cols bleus, entre autre dans le secteur de la logistique et des transports, que pour les cols blancs. Les avocats ont aujourd’hui recours aux logiciels pour scanner des centaines voire des milliers de documents légaux lors de leurs recherches. Dans la banque ou dans l’audit, certains spécialistes pourraient, à terme, se faire remplacer par des algorithmes.

La création destructrice : un phénomène difficile à chiffrer

Un constat confirmé par une étude réalisée aux États-Unis selon laquelle 47 % des emplois connaissent un risque élevé d’automatisation d’ici 20 ans.Le cabinet Roland Berger l’a transposé à l’Hexagone pour arriver quasiment au même constat : 42 % des jobs, soit 3 millions, connaissent une probabilité importante d’être automatisés du fait de la numérisation de l’économie et de métiers automatisables. Mais, si ce volume peut apparaître très important, en réalité,

«C’est la différence entre le nombre d’emplois émergents et le nombre d’emplois détruits qui sera déterminante » explique Romain Lucazeau, senior manager chez Roland Berger.

Or, s’il est possible d’évaluer les emplois qui seront détruits, il est impossible de savoir lesquels seront créés et dans quelle quantité, car cela dépend de plusieurs facteurs. Parmi lesquels, selon le cabinet : la croissance économique, le degré d’ouverture des entreprises aux technologies, le positionnement des pouvoirs publics dans l’accompagnement ou la limitation du digital…

Les professions intermédiaires fortement impactées

Outre les métiers manuels d’exécution, les métiers exécutifs de service comprenant une dimension intellectuelle et des tâches répétitives sont en proie à des changements majeurs. Enfin, l’encadrement supérieur et les postes de direction seront, eux aussi, directement touchés, même si les gains de productivité des machines y seront plus faibles.

Avec l’apport des logiciels, le rôle de chacun sera redéfini. Il s’agira davantage pour eux de contrôler que de réaliser. Ce qui devrait diminuer leur nombre » témoigne Romain Lucazeau.

Accompagner plutôt que remplacer ?

Qu’en sera-t-il donc demain ?Si aucune réponse définitive n’existe, des tendances émergent. Les robots ne supprimeraient pas tant le travail, mais plutôt des tâches.

Il existe un malentendu sur le robot, constate Jean-Gabriel Ganascia. Nous le voyons comme un double qui serait autonome et se substituerait à l’homme. Or, l’expérience montre qu’il s’agit d’une forme de compagnonnage qui pourrait augmenter les performances dans de nombreux domaines. »

Les métiers routiniers ou à faibles compétences – chauffeurs, démarcheurs par téléphone, ouvriers – sont susceptibles de disparaître lentement, voire brutalement. A l’inverse, ceux qui maîtriseront les technologies et les informations à l’instar du Data Scientist, ou les professionnels de missions mêlant intelligence sociale et contact humain seront favorisés. Autre conséquence soulevée par Romain Lucazeau : le risque de polarisation territoriale.

Les nouveaux emplois ne se retrouveront pas forcément là où ont été les destructions. Ce qui impliquera une nécessaire flexibilité du marché. »

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