Travailler à l’étranger : où et pourquoi ?
27 janvier 2016


Village planétaire oblige, de nouveaux édens attirent jeunes diplômés et profils plus confirmés. Hong Kong, Singapour ou Corée du Sud en Asie, Dubaï ou Abou Dhabi au Moyen-Orient, l’Australie ou encore le Costa Rica… Ces nouveaux eldorados sont-ils à la hauteur des attentes ? Ces terres d’accueil sont-elles vraiment ouvertes à tous et pour quels types d’emploi ?
Plus d’autonomie, de responsabilités ou tout simplement envie de découvrir une autre culture, tenter sa chance à l’étranger ne relève plus du parcours du combattant ni même d’un quelconque effet de mode.


Nous rattrapons simplement notre retard en la matière par rapport à d’autres pays. Etudes, stages ou premier emploi, en raison aussi des générations Erasmus bien plus polyglottes qu’auparavant, les expériences à l’étranger se multiplient facilement. »
explique Jean-Pierre Pont, auteur de la collection « Le tour du monde de l’emploi ».
Autre explication, le manque d’opportunités professionnelles dans l’Hexagone.

Si un pays n’est plus en mesure d’offrir de possibilités vis-à-vis des études réalisées comme en commerce, il devient logique de regarder ailleurs ».
Selon Olivier Briard, fondateur du cabinet ISP Briard.
Un maximum d’opportunités en Asie
Parmi les cinq pays dans le monde accueillant le plus de Français, quatre sont en Europe (Suisse en premier, puis les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne).Certaines destinations comme les pays baltes attirent aussi de plus en plus les candidats en raison notamment de leur proximité avec la France et de l’harmonisation de la sécurité sociale entre Etats membres. Cela n’empêche pas d’autres contrées plus lointaines d’aimanter les talents.
A commencer par l’Asie, porte d’entrée sur la Chine.


Hong Kong et Singapour prospèrent en raison notamment des facilités en matière de droit du travail et d’embauche. En plus des opportunités d’évolution à l’instar d’un manager en France qui passerait directeur général d’une filiale, la présence de sièges régionaux de grands acteurs y fait naître des besoins sur la majorité des fonctions support : finance, conseil, communication… »
témoigne Emilie Collin, fondatrice du cabinet Kartea, spécialisé en ressources humaines internationales.
Non loin de là, le Vietnam ou encore le Cambodge sont eux aussi promis à un bel avenir, en raison notamment du déplacement de la production industrielle depuis la Chine vers ses pays limitrophes.
La Corée du Sud a également de sérieux arguments à faire valoir, précise Olivier Briard. Dans cette zone très occidentalisée et à l’esprit entrepreneurial, l’ascenseur social peut être bien plus rapide que chez nous. D’autant qu’à l’inverse de la Chine ou du Japon, l’anglais s’avère suffisant pour y trouver un emploi. »
Pays du Golfe, Amérique latine : des opportunités plus marginales mais réelles
Autre région, autre culture, les pays du Golfe recèlent eux aussi un vrai potentiel d’expatriation. Dubaï, le Qatar, dénombre 95 % d’étrangers parmi sa population, tout comme Abou Dhabi qui plébiscitent aussi bien des cadres dans la banque, le secteur du luxe, les énergies, « comme dans l’hôtellerie ou encore des ingénieurs pour assurer la construction des centres commerciaux et autres gratte-ciel. Car les Émirats arabes unis sont toujours en construction », concède Emilie Collin.
De son côté, l’Amérique Latine fait office de dessein idéal pour les hispanophiles.
Au Costa Rica par exemple, le coût de la vie est bas et les Américains y délocalisent un certain nombre d’activités, assure Jean-Pierre Pont. Ou encore au Chili, pays très francophile. En revanche, sauf ouverture de sa propre activité, hormis dans des secteurs comme l’hôtellerie pour les managers, réceptionnistes, chefs de rang ou les métiers de la bouche, les opportunités y restent peu nombreuses. »
Australie, Canada : le choix de l’immigration contrôlée
Toujours aussi attractive en raison du cadre de vie sur place, l’Australie a intégré pour sa part de nombreux immigrés ces dernières années, notamment en provenance d’Asie.Résultat :
En dehors du Visa Vacances Travail, il devient très difficile de pénétrer le marché de l’emploi hormis pour des postes sur lesquels le pays connaît de réels besoins. »
note Olivier Briard.
Un constat identique pour le Canada, victime à son tour de sa popularité.
Ces pays pratiquent désormais l’immigration contrôlée et l’assument. A la différence que le Canada va souffrir de carences en main-d’uvre dans les prochaines années, principalement sur des fonctions d’exécution dans l’industrie. »
Les contrats expatriés se raréfient
Alors que les départs à l’étranger ne cessent d’augmenter à l’image du nombre de Volontariat International en Entreprises (V.
I.
E), la courbe s’inverse en ce qui concerne les contrats d’expatriés.La raison ?
Ceux-ci sont principalement réservés au top management dans le monde de la finance notamment. La plupart des entreprises, françaises ou étrangères, embauchent désormais sous contrats locaux pour restreindre leurs coûts »
témoigne Jean-Pierre Pont.
Réseau Eures en Europe, Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’International ou Union des Français à l’étranger (UFE), les prétendants à l’exil pourront quoi qu’il en soit donner une nouvelle dimension à leur carrière en s’appuyant sur ces différents relais, facilitateurs de mobilité internationale.
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