clôturer un projet : une soft skill souvent négligée, mais essentielle.

• pourquoi la fin d’un projet compte vraiment.
• clôturer : une compétence à part entière.
• 6 étapes clés pour bien clôturer un projet.

pourquoi la fin d’un projet compte vraiment.

Dans de nombreuses équipes, un projet se termine… quand on passe au suivant ! Résultats : des livrables réalisés sous pression, des tensions non exprimées, peu d’enseignements tirés. Et surtout, une équipe qui n’a ni digéré, ni célébré, ni capitalisé.

Bien clôturer, c’est marquer une fin claire, relire le chemin parcouru, remercier les parties prenantes et tirer les leçons utiles pour la suite. En somme : un moment de transition, à ritualiser.

L’experte Makeba Chamry, autrice de Les rituels en entreprise (Éditions Eyrolles, 2022), parle de « sas symboliques » qui permettent de structurer la vie d’une équipe. La clôture d’un projet peut ainsi devenir un temps fort, à la fois émotionnel (tourner la page, créer du lien) et organisationnel (consolider les apprentissages, transmettre).

clôturer : une compétence à part entière.

Bien finir un projet mobilise plusieurs qualités humaines et professionnelles. C’est une soft skill à part entière, à la croisée de la gestion de projet, de la communication et de l’intelligence émotionnelle. Les piliers de cette compétence :

• réflexivité : prendre du recul, analyser ce qui a fonctionné ou non.
• écoute : offrir un espace d’expression sans jugement.
• reconnaissance : valoriser les contributions et exprimer de la gratitude.
• apprentissage : transformer les retours en leviers de progrès.
• sens du résultat : relier actions et objectifs pour en tirer des enseignements.

« Le sens du résultat, c’est la capacité à prendre du recul sur ses actions, à les analyser, à les relier aux objectifs de l’entreprise et à en tirer des leçons », résume Sonia Bonis, responsable recrutement au sein du Groupe Randstad France. 

6 étapes clés pour bien clôturer un projet.

Clôturer un projet n’est pas une formalité. C’est une série d’actions concrètes, accessibles à tous, qui garantissent une vraie montée en compétences collective.

étape 1 : vérifier que les objectifs sont atteints.

Commencez par relire les objectifs initiaux. Ont-ils été atteints ? Les livrables sont-ils terminés et validés ? Si certains éléments sont incomplets ou ont évolué en cours de route, il est important de l’assumer, de le documenter et d’expliquer les écarts.

Par exemple, si vous avez travaillé sur une nouvelle interface utilisateur et que certaines fonctionnalités sont en attente, précisez pourquoi.

Prendre le temps de vérifier et d’expliquer, c’est reconnaître le travail accompli, mais aussi clarifier ce qui reste à faire ou à transmettre.

étape 2 : réaliser les tests finaux et recueillir les premiers retours.

Avant de refermer le projet, les derniers tests vont être réalisés pour sécuriser la qualité finale. À cette étape, il est bienvenu de recueillir un feedback : du client, de l’utilisateur final et/ou de l’équipe. Cela peut passer par un court questionnaire, un échange informel ou une démonstration collective.

étape 3 : organiser une réunion de clôture.

Le « post-mortem », c’est une réunion de retour d’expérience organisée à la fin d’un projet. Il ne s’agit pas de pointer du doigt les erreurs, mais bien de comprendre ce qui s’est passé. 

Réunir l’équipe pour faire un retour d’expérience collectif est une étape précieuse. Elle permet de poser les choses, d’identifier les succès et les difficultés, et ce qui peut être fait autrement à l’avenir.

Deux formats simples pour structurer les échanges :

• Start / Stop / Continue : Qu’est-ce qu’on devrait commencer à faire ? Qu’est-ce qu’on arrête ? Et qu’est-ce qu’on continue parce que ça fonctionne ?
  
• Mad / Sad / Glad : Qu’est-ce qui a mis l’équipe en colère, attristée ou au contraire réjouie ?

L’idéal est de faire précéder cette réunion d’un questionnaire ou d’un temps de réflexion individuelle, pour que chacun puisse poser ses idées sans pression.

étape 4 : capitaliser sur les apprentissages et les documenter.

Cette étape est au cœur de la logique de progrès. Il s’agit de formaliser les enseignements sur le projet : 

• les points clés du projet (étapes, résultats, alertes, recommandations…), 
• ce qui a fonctionné, 
• ce qui pourrait être amélioré, 
• les outils efficaces, 
• les contacts clés. 

Inutile de produire un rapport fleuve : créez un support accessible et réutilisable. Cela peut être une fiche projet, une carte mentale, un document partagé, un mail synthétique, des slides. 

Transformer ces apprentissages en actions concrètes est essentiel. Par exemple : « Renforcer la communication inter-équipes dès la phase de cadrage » ou « Prévoir un test utilisateur dès le prototype ». Cette documentation est un atout pour les projets futurs, mais aussi pour faciliter les transmissions ou les départs.

étape 5 : remercier sincèrement les personnes impliquées.

Derrière un projet : il y a des idées, des décisions, mais surtout des personnes. Et la reconnaissance est un puissant levier de motivation.

Prenez le temps de remercier. Un message personnalisé, un mot oral en réunion, une mention dans un bilan… Les formes sont multiples, mais le fond est essentiel : reconnaître les efforts fournis, les engagements tenus, les coups de main donnés.

Ce geste simple permet de renforcer la cohésion, de valoriser la contribution individuelle et de cultiver la confiance pour les projets à venir.

étape 6 : célébrer la fin du projet.

Enfin, n’oubliez pas de marquer le coup. Célébrer la fin d’un projet, la ritualiser, ce n’est pas seulement festif. C’est un acte symbolique qui renforce la dynamique d’équipe, la reconnaissance et la motivation.

Cela peut être un déjeuner partagé, un café d’équipe, un message dans la newsletter interne ou une simple prise de parole en réunion. Ce moment de clôture crée un souvenir collectif et donne envie de se réengager. Vous pouvez l’introduire par un mot de remerciement accompagné de quelques anecdotes ! 

et plus encore :

Les compétences évoluent, mais certaines restent des piliers. La capacité à gérer un projet de A à Z — jusqu’à sa clôture — en fait partie. Intemporelle et transverse, cette compétence continuera de figurer dans le top 10 des soft skills les plus recherchées.