chatGPT : briser le tabou pour mieux l’encadrer

#innovation #technologies

13 février 2024

Devenu omniprésent un an après son lancement à grande échelle, l’intelligence artificielle générative (IAG), et ChatGPT en particulier, influencent en profondeur le monde professionnel.  À l’image de nombreux métiers, les professionnels de l’IT (Technologies de l’Information) et des RH (Ressources Humaines), notamment, s’approprient la technologie pour leurs tâches quotidiennes, sans toujours l’assumer ouvertement. Et pourtant, la meilleure façon de surmonter les limites et d’anticiper les potentielles dérives de ces outils est de mettre en place un usage clair et encadré. Explications.

chatGPT et l’IA générative : c’est quoi ? 

Une Intelligence Artificielle générative désigne un type d’IA conçu pour créer du contenu en se concentrant sur l’analyse de données existantes, d’images, d’enregistrements audio ou d’autres types de support. Elles utilisent généralement des techniques de deep learning (apprentissage profond) pour se perfectionner à mesure de l’intégration de données. 

Chat GPT est un modèle d’IA générative, conçu pour générer du texte et répondre aux questions posées par les utilisateurs dans un mode conversationnel. 

de l’IT aux ressources humaines : comment l’outil d’OpenAI impacte-t-il les métiers de l’entreprise ? 

Après avoir connu un succès inédit dès son lancement (un record de 100 millions d’utilisateurs en deux mois), l’intelligence artificielle d’OpenAI poursuit son raz de marée chez les particuliers, les étudiants (en particulier pour leurs devoirs ou à l’université) comme les professionnels. Car immédiatement ou presque, ChatGPT a franchi les portes de l’entreprise. Difficile à quantifier précisément, cette réalité a fait l’objet de nombreuses études.  C’est ainsi que, selon une étude réalisée par Pôle Emploi, 35 % des entreprises françaises de plus de 10 salariés utilisaient une IAG dès mai 2023. Dans le secteur IT, d’après une récente étude publiée du cabinet O’Reilley, 67 % des professionnels déclarent que leur entreprise utilise actuellement l’IA générative – d’abord pour réaliser des tâches de programmation (77 %) avec des outils tels que GitHub Copilot ou ChatGPT. 83 % des responsables IT considèrent que l’IAG va transformer l’ensemble des facettes de la société et de l’entreprise, selon une étude d’Appsbroker et de CTS.

chatGPT : des opportunités sans précédent.

Le fait est que ChatGPT est une promesse de gain d’efficacité pour de nombreux secteurs et métiers.  

Logiquement aux avant-postes sur le sujet, les professionnels de l’IT en ont vite compris le potentiel. Dès la sortie publique de GPT-3 en novembre 2022, nombre de développeurs se sont emparés de l’outil pour s’aider dans une grande variété d’usages : générer du code, concevoir des interfaces utilisateurs, optimiser les tests, etc. Plus largement, au sein des DSI, les nouveaux outils donnent la possibilité de fournir aux différents métiers d’une entreprise (RH, achats, finances, sales) des solutions technologiques sur-mesure, simples et performantes, précisément adaptées à leurs enjeux spécifiques. Le potentiel est immense en matière de Business Intelligence (BI) par exemple : la possibilité d’automatiser de vastes corpus de data personnalisées pour des analyses plus robustes et rapides, pour des gains d’efficacité – et donc concurrentiels – massifs. C’est également une manne d’opportunités pour les managers, par exemple pour les aider à rédiger un plan de formation, proposer un quiz à leurs équipes ou générer des modèles d’emails. 

De la même façon, l’IAG présente des atouts évidents pour les équipes RH. À commencer par la rationalisation des processus liés aux data RH, soit les innombrables informations liées à la gestion des salariés : salaires, avantages sociaux, présences, évaluations de la performance, formation, etc.). Mais l’IAG ouvre également des perspectives en matière de recrutement (accélération des processus grâce à des briques d’automatisation), formation (personnalisation des programmes) ou encore d’engagement (connaissance plus fine des attentes, etc.).

quelles sont les limites de l’Intelligence artificielle générative ? comment utiliser chat GPT en entreprise ? 

Mais cet immense potentiel ne doit pas cacher toute une série de limites, voire de risques. Le premier d’entre eux concerne la confidentialité et la sécurité des données. Pour obtenir des réponses précises, les professionnels sont tentés d’alimenter les outils d’IAG d’informations internes qui, dans le cas, des départements RH et IT se caractérisent souvent par leur haut niveau de confidentialité. Or si des solutions existent pour limiter les risques, la sécurité des données n’est pas garantie. Les entreprises doivent s’assurer de respecter les réglementations en vigueur telles que le RGPD en Europe, et de mettre en place des politiques de gouvernance des données strictes.

Un autre point de vigilance prioritaire concerne la qualité des réponses apportées. Tous les utilisateurs de ChatGPT ont pu en faire l’expérience : quand elle ne sait pas, la machine aura davantage tendance à inventer une réponse fausse plausible – à « halluciner » selon la terminologie consacrée – plutôt qu’à reconnaître ses limites. Soit là encore un danger réel quand il s’agit de traiter de problématiques stratégiques, tant IT que RH.

Enfin, les IAG fonctionnent sur la base des données qui lui sont fournies. Dès lors, si ces data sont biaisées, incomplètes ou obsolètes, ou si l’algorithme n’est pas cohérent avec la politique de l’entreprise, l’IA peut générer des résultats biaisés, voire discriminatoires. Un risque particulièrement préoccupant dans des domaines comme le recrutement et la diffusion d’informations. 

cybersécurité et protection des données : la nécessaire mise en place d’un cadre précis d’utilisation de l’IA.

Si les professionnels veulent éviter de se trouver dépassés par la concurrence dans leur usage de l’IAG, ils ne doivent pas ignorer les risques inhérents à ces derniers, en particulier en matière de cybersécurité. Cela implique la mise en place en interne d’un cadre précis pensé pour éviter les principaux écueils.

Des protocoles stricts doivent ainsi être établis pour encadrer la gestion des données. Objectif : limiter l’accès aux informations confidentielles et veiller que l’IAG respecte l’ensemble des réglementations en matière de protection des données (RGPD notamment). La solution peut être également de se tourner vers l’une des versions « Entreprises » des outils d’IAG qui sont désormais proposés. À la clé, la promesse notamment d’un niveau de sécurité et de confidentialité adapté aux exigences professionnelles. OpenAI affirme ainsi que son ChatGPT Enterprise serait conforme à la norme SOC 2 : toutes les conversations (transfert, stockage, discussions) seraient chiffrées. 

Autre point essentiel à intégrer : la propension des IA à produire des réponses inexactes. Il est essentiel que chaque utilisateur ait pleinement conscience de cette réalité et de sa conséquence : la nécessité de vérifier systématiquement la précision des réponses fournies. La mise en place de processus de relecture et de validation par des experts IT ou RH est déterminante pour atténuer les risques d’erreur.

Dans un contexte économique incertain, où il est demandé aux équipes RH et IT notamment d’améliorer continuellement leur performance, les solutions d’IAG peuvent constituer un soutien précieux. Mais pour un usage réellement performant, il est essentiel que cet accompagnement soit pensé et structuré au niveau de l’entreprise elle-même.

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