salarié VS freelance : deux salles, deux ambiances.

#employabilité #marché de l'emploi #promotion

3 avril 2024

À mesure que le nombre de travailleurs indépendants évolue, la question du salariat ou freelancing divise. D’un côté, la « liberté » attire, de l’autre la « sécurité » rassure. Enfin ça, c’est sur le papier… Dans ce format « versus », on décrypte et compare ces deux statuts. 

l’explosion du nombre de freelances.

Malgré les crises successives (économiques, géopolitiques…) le nombre de travailleurs indépendants prêts à assumer la part de risque inhérente à ce statut, ne cesse de progresser. En 2022, l’Urssaf dénombrait 1,9 million de travailleurs indépendants « classiques » – un chiffre stable depuis 2010 – et 2,4 millions d’auto-entrepreneurs, en hausse d’environ 292 % depuis 2010. Une explosion tellement abyssale qu’elle sème le doute chez les actifs salariés. Et si, à leur tour, ils devenaient leur propre patron ? 

Sur le papier, le freelancing, c’est le Graal : les indépendants s’affranchissent des contraintes du monde de l’entreprise, travaillent sur une plus grande variété de projets, adaptent leurs horaires de travail en fonction de leur vie personnelle… Mais en réalité, cette liberté est à nuancer : le travail indépendant a lui aussi, son lot de contraintes. 

trouver des clients est plus complexe que trouver un poste.

Même si les plateformes visant à rapprocher les entreprises des freelances se multiplient, il est aujourd’hui plus facile de répondre à une offre d’emploi plutôt que de dénicher une mission de collaboration en tant que freelance. Tous les indépendants vous le diront : les missions n’arrivent pas toutes seules sur un plateau. Il faut savoir endosser sa casquette de commercial pour aller les chercher. « Lorsque je me suis lancé à mon compte, ça a été difficile de me faire un réseau. Je ne pouvais plus me contenter de répondre à des offres d’emploi en envoyant ma candidature. J’ai dû adopter une posture proactive, en proposant mes services et en relançant régulièrement mes contacts pour ne pas qu’ils m’oublient. La quête de nouveaux clients est une tâche chronophage qui me demande beaucoup de patience », témoigne Arthur, développeur front-end à Montpellier. 

la valeur temps n’est pas la même.

L’avantage du freelancing, c’est de pouvoir organiser son temps de travail en fonction de ses envies. Et ce, sans avoir à courber l’échine devant son N+1 ! Une liberté certes sacrée, mais qui a toutefois un prix. L’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle des indépendants en prend souvent un coup. Là où les salariés sont protégés par le droit à la déconnexion, les freelances sont parfois obligés de « mordre » sur leur week-end ou soirée pour rendre, en temps et en heure (ou en urgence), les livrables aux clients. 

congés payés VS vacances.

Chaque mois travaillé, les salariés génèrent 2,5 jours de congés payés, ce qui leur permet d’avoir, au total, cinq semaines de vacances dans l’année, aux frais de l’employeur. Côté freelance, partir en vacances est un sujet plus épineux ! Pour avoir les moyens d’être vraiment off, il faut anticiper au maximum les projets, mais aussi la facturation. Cette dernière doit être suffisamment importante pour que les freelances se permettent de ne rien facturer pendant leurs jours de déconnexion. 

Pour certains freelances qui n’ont pas beaucoup de trésorerie d’avance, les vacances peuvent à tout moment être amputées. « Même si j’ai réussi à terminer mes missions avant de partir, j’essaye de rester joignable pour mes clients pendant mes vacances car ils peuvent me passer une commande urgente que je peux difficilement refuser », explique Arthur. 

une facturation plus alléchante qu’un salaire.

Certes, la rémunération des indépendants est fluctuante : d’un mois sur l’autre, elle peut varier du simple au double. Lorsque les budgets des entreprises clientes sont gelés, faire un prévisionnel financier relève donc de la cartomancie ! 

Pour autant, puisque la journée facturée par un freelance est plus importante que le salaire journalier d’un salarié, la rémunération des indépendants peut être plus alléchante. On est toutefois loin du jackpot : à l’inverse des salariés, les freelances doivent s’acquitter de coûts cachés liés à la gestion comptable et administrative de leur entreprise. 

L’autre revers de la médaille, c’est qu’ils disposent également de droits plus restreints. Là où les salariés bénéficient d’une couverture sociale, les freelances doivent eux-mêmes cotiser pour se protéger contre la maladie, la perte d’emploi, la retraite… « Salariée dans la communication, je gagnais 1800€ par mois. Lorsque j’ai quitté l’entreprise pour me lancer à mon compte, j’ai débuté en facturant à peu près le même montant mensuel. Grosso modo, je gagnais 1400€ net par mois pour le même temps de travail. Après 10 ans, le chiffre d’affaires que je génère me permet enfin de gagner 2500€ net par mois », explique Elise, community manager freelance.

salarié VS freelance : bilan du match.

Créer son entreprise est une grande fierté : c’est voler de ses propres ailes, affirmer ses talents, choisir dans quelle voie évoluer… Reste désormais à savoir si votre soif de liberté est suffisamment grande pour étancher la prise de risques qui caractérise ce statut. Être salarié, c’est rendre des comptes à son employeur mais c’est aussi avoir une tranquillité d’esprit, notamment lorsque la journée est finie, pendant les vacances ou les week-ends. C’est bénéficier d’une stabilité de l’emploi, de revenus réguliers et d’une couverture sociale, facilitant les projets à moyen et long terme comme l’achat d’une propriété. C’est également se projeter plus facilement dans une carrière, en capitalisant sur les formations proposées par son employeur. 

Et si, en réalité, la réponse à ce match se situait au juste milieu ? Travailler dans une entreprise où l’autonomie des salariés est telle qu’ils peuvent organiser leur temps de travail en fonction de leurs préférences et travailler sur des projets dans lesquels ils s’épanouissent. 

et plus encore : 

Aujourd’hui, on veut ralentir, profiter de la vie et quitte à travailler, un seul mot d’ordre : s’épanouir. Longtemps pilier de la société et de l’individu, la “valeur travail” évolue. C’est ce qu’on décrypte dans ce dossier spécial travail : the place to be ? 

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