13 avril 2022
Un CV impeccable, une solide expérience, des recommandations… Tout ça c’est très bien mais c’est surtout votre personnalité qui fait la différence en entretien (et tout au long de votre carrière).
Considérer la personnalité d’un candidat à l’embauche n’est pas un concept neuf. De l’analyse graphologique (désormais désuète) aux tests de personnalité de type Myers-Briggs, les recruteurs ont toujours tenté de « cerner » le profil d’un collaborateur potentiel.
L’idée n’est pas de mettre un individu dans une case mais bien d’observer des éléments objectifs. Ainsi, scruter la personnalité d’une future recrue s’explique par des motifs pragmatiques :
Comme le soulignent de nombreux experts, les compétences, le savoir-faire, l’expérience, etc. peuvent s’acquérir, se transformer avec du temps et des efforts. Mais le savoir-être et la personnalité (comportements, motivations, aptitudes, intelligence émotionnelle…) d’un individu sont un « donné » difficile à changer.
L’importance accordée à la personnalité, au savoir-être et aux soft skills prend de l’ampleur. Au point que ces derniers sont désormais considérés comme plus importants que les diplômes et/ou l’expérience par de nombreux recruteurs.
Pour confirmer ce constat, imaginez un ring : d’un côté la personnalité, de l’autre l’expérience professionnelle ou encore les compétences techniques. Le combat est acharné, tant il est difficile de les départager. Alors, certains s’y sont attelés, à coups d’études et d’enquêtes. Pour n’en citer que deux :
Résultat : le match est serré, l’expérience et les compétences techniques comptent mais la personnalité fait la différence. « Au-delà du savoir-faire, c’est en effet le savoir-être qui prévaut dans 6 recrutements sur 10 », indique Élodie GENTINA, conférencière, enseignante-chercheuse en marketing, IÉSEG School of Management pour Ouest-France.
Il est donc important de ne pas limiter un candidat à son CV, d’autant que cet outil semble avoir des limites « pour évaluer les compétences transversales et comportementales de plus en plus recherchées par les entreprises (savoir-être). Le distributeur Boulanger a par exemple compris cette nécessité lorsqu’il a lancé l’une de ses dernières campagnes de recrutement sur Twitter avec le slogan “Pas de CV, une personnalité !” », a-t-elle ajouté.
Le monde du travail évolue à toute vitesse, rappelle Yolanda Lau du magazine Forbes, aussi les critères de recrutement doivent s’adapter et tenir de plus en plus compte des soft skills. Ces qualités humaines, autrefois cerise sur le gâteau, sont aujourd’hui devenues primordiales. Les raisons ? Elles sont multi-factorielles. Dans un monde en perpétuelle transformation, des qualités comme l’adaptabilité et la résilience font la différence. Et « face à l’automatisation et à la digitalisation grandissantes du monde du travail, les soft skills (que les machines ne peuvent encore imiter) ont pris davantage d’importance. »
Un point de vue que partage Samuel Durand, spécialiste de la transformation au travail et du marché de l’emploi : « Si les compétences techniques restent importantes, rien ne l’est plus que l’humain aujourd’hui et dans le futur ».
Il n’existe pas de bonne ou mauvaise personnalité, uniquement des traits de personnalité qui correspondent davantage à un poste ou à une structure.
Parmi tous ceux existants (dynamique, perfectionniste, ouvert d’esprit, ordonné, méthodique, sensible, rêveur, imaginatif…), certains ont tout de même tendance à remporter l’unanimité :
N’hésitez pas à présenter des exemples concrets pour démontrer votre capacité à utiliser ces qualités professionnelles et à valoriser vos softs skills sur un CV ! 💪
💡 Avis aux jeunes diplômés :
Le dynamisme est le thème de sélection qui différencie le plus les recrutements de juniors. Il implique des qualités immédiates attendues du candidat (‘’réactivité’’) mais aussi une capacité à évoluer, avec les critères ‘’potentiel’’ et ‘’apprendre’’
d’après l’étude publiée en février 2022 par la Dares.
D’accord, une personnalité ne se change pas… Mais l’on peut parfaire ses soft skills et même viser les mad skills, non ?
Une mad skill (littéralement « compétence folle »), c’est ce petit talent original, inattendu (mais avéré et perfectionné) qui fait toute votre singularité et peut se révéler être un véritable atout pour votre entreprise :
La mad skill se pioche autant dans les hobbies et les centres d’intérêts que dans le parcours de vie, qu’il soit perso ou pro.
« Si vous avez des “mad skills’’, il faut les développer [sur votre CV] comme s’il s’agissait d’expériences professionnelles », conseille Amélie Favre Guittet interviewée pour Pôle Emploi. « N’hésitez pas à faire de vraies phrases, à expliquer depuis quand vous faites cette activité, pourquoi elle vous plaît… Une fois que vous serez en entretien, vous allez pouvoir valoriser des savoir-être que vous avez développés grâce à ces “mad skills’’ et faire le lien avec les qualités attendues dans l’entreprise. »
Plus besoin de cacher vos passe-temps incongrus, ils éclairent au contraire des facettes de votre personnalité qui peuvent parler aux recruteurs.
Si vous souhaitez vous rendre « neutre » ou « lisse », oubliez ! C’est au contraire votre singularité, votre nature profonde (qu’elle soit introvertie, exubérante, sérieuse ou farfelue), ce « supplément d’âme » qui vous fera briller en entretien et vous permettra de trouver un poste à votre image.
1 mars 2010
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