les datacenters face au défi de l’impact environnemental.

#digitalisation #technologies

2 novembre 2023

Nous les utilisons tous, souvent sans le savoir. Dans le monde ultra digitalisé qui est le nôtre, les datacenters jouent pourtant un rôle crucial. Quand ils sont évoqués dans les médias, c’est généralement pour évoquer les enjeux liés à la sécurité ou à leur impact environnemental. Le point sur ce dernier défi, devenu majeur pour une filière en plein développement et qui recrute massivement.

Précisément, de quoi parle-t-on ? Un datacenter est une infrastructure indispensable à tous les usages digitaux. Sans lui, pas d’applications, pas de numérique ! Concrètement, un datacenter est un bâtiment extrêmement sécurisé où l’on traite, stocke et transfère les données. Le site rassemble des salles serveurs et tous les équipements nécessaires à leur fonctionnement optimal : systèmes de refroidissement, groupes électrogènes pour une disponibilité 24h/24, sécurité incendie, etc. Au total, la France compte aujourd’hui environ 264 datacenters.

Devant assimiler l’explosion des usages numériques, les datacenters se voient confrontés à un enjeu décisif : la gestion de leur empreinte carbone. Consciente de cette réalité, la filière s’est dotée depuis plusieurs années d’indicateurs capables de calculer précisément leur performance énergétique. À l’échelle mondiale, l’Agence Internationale de l’Energie estime ainsi que les datacenters seraient à l’origine de 1 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Un rapport du Sénat de 2020 évalue quant à lui la part des datacenters dans les émissions carbone du numérique en France à 14 %.  

un enjeu prioritaire pour toute une filière.

« La filière travaille depuis longtemps à diminuer son empreinte environnementale et France Datacenter contribue à disséminer les meilleures pratiques de notre secteur, explique ainsi Géraldine Camara, Déléguée générale de la structure, qui regroupe une centaine de sociétés issues de l’ensemble de la chaîne de valeur du datacenter en France. Le volet environnemental de notre programme Ambition 2025 est essentiel car nous sommes à la fois un acteur de la transition numérique et un acteur de la transition écologique. »

Géraldine Camara pointe ainsi les efforts qui ont permis au secteur d’améliorer de 7 % son coefficient d’efficacité énergétique au cours des dernières années. Architectes, concepteurs, ingénieurs, équipementiers, opérateurs de datacenters, exploitants… Tous les métiers œuvrent à lutter contre les déperditions et à optimiser les infrastructures, alors même que la consommation énergétique représente jusqu’à la moitié du coût global de fonctionnement d’un site sur 10 ans. « La préoccupation est partagée par l’ensemble du secteur, insiste ainsi la Déléguée générale. Les nouveaux datacenters utilisent des technologies plus récentes, plus efficientes. Ils obtiennent souvent les plus hauts degrés de certification sur le plan environnemental, des labels, etc. » 

des innovations qui se multiplient.

Car si des mesures permettent de réduire l’impact environnemental durant exploitation, l’idéal reste d’agir dès la conception du datacenter. Parmi les actions possibles : l’urbanisation des salles (leur réaméngament pour les rendre plus fonctionnelles), la mise en place de systèmes de refroidissements efficaces (tels que le free-cooling ou utilisation de l’air extérieur) et innovants (immersion cooling). L’utilisation de l’intelligence artificielle, le confinement des flux, et dans certains cas, la réutilisation de la chaleur dégagée par les serveurs pour chauffer des bâtiments situés à proximité, permettent des progrès notables.

Certains datacenters implantent notamment des panneaux photovoltaïques sur leurs parkings ou récupèrent la chaleur informatique à des fins agricoles, pour chauffer des piscines ou des bureaux. L’une des innovations les plus notables concerne ainsi la récupération de la chaleur fatale, soit la chaleur dérivée d’un site de production. « Nous avons énormément de sollicitations sur le sujet. Nous estimons qu’au-delà des études préalables nécessaires, toutes les conditions doivent être réunies, telles que l’intérêt démontrée par la collectivité ou les possibilités de partage des coûts ». Les datacenters aimeraient parfois aller plus loin, mais les contraintes administratives particulières concernant le développement des énergies renouvelables peuvent générer des blocages. 

Reste que ces efforts portent leurs fruits. Ainsi, entre 2010 et 2018, la consommation énergétique mondiale des datacenters n’a augmenté que de 6 % tandis que, dans le même laps de temps, le nombre d’instances de calcul ont augmenté de 550 % : soit une baisse annuelle de l’intensité énergétique de 20 %.

L’amélioration des performances énergétiques est aujourd’hui lui l’un des motifs qui pousse le secteur du datacenter à procéder à des recrutements massifs en France. « Notre filière a la particularité de créer quelque 1 000 emplois nouveaux, chaque année, sur le territoire français, souligne Géraldine Camara. Nous sommes clairement à la recherche de nombreux profils, tels que des ingénieurs et des techniciens (CDC, refroidissement) ». Il est sûr qu’en plein développement, et à la croisée des enjeux technologiques et environnementaux, le secteur a assurément des atouts de poids à faire valoir. 

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