le stress, ce fléau du 21e siècle.

#bien-être au travail #marché de l'emploi #motivation

12 mars 2024

Intensification du travail, recherche de productivité, culte de la compétition… Depuis plus de 30 ans, le stress s’immisce insidieusement dans la vie professionnelle et peut affecter votre bien-être. Dans le cadre de la série d’articles « Insight », le psychologue du travail Christophe Nguyen apporte son éclairage et explique pourquoi ce mal-être mérite la plus grande attention.

le stress, le fléau du 21e siècle.

La modification du Code du Travail en 2008, qui oblige les employeurs à évaluer les risques professionnels, n’a pas enrayé la tendance : le stress reste omniprésent en entreprise. 

Alors qu’au fil des années, les tâches fastidieuses s’automatisent et le management devient de moins en moins directif, le niveau de stress dans le monde du travail reste préoccupant. Une étude menée par l’APEC en septembre 2023 révèle que 54 % des cadres (et même 63 % des femmes) ressentent souvent ou occasionnellement un niveau de stress intense au travail. Un mal-être à l’origine : 

  • d’un « sentiment d’épuisement professionnel » (50 % des réponses), 
  • d’une « impossibilité à décrocher du travail le soir et le week-end » (48 %), 
  • d’un « sentiment de déprime » (40 %), 
  • et d’un « sentiment d’isolement excessif » (31 %). 

Le stress n’épargne pas les jeunes actifs. Une enquête, cette fois-ci mondiale, menée en mai 2022 par la Cigna International Health indique que 91 % des 18-24 ans disent ressentir de l’angoisse sur leur lieu de travail et 98 % ont des symptômes d’épuisement professionnel. Des chiffres édifiants que la pandémie a largement amplifiés.

un cumul de facteurs de stress.

Selon le rapport Gollac du Ministère du travail, les facteurs de stress peuvent être regroupés en six grandes catégories : 

  1. 1. l’intensité et le temps de travail (surcharge de travail, difficulté de concilier vie pro/perso…), 
  2. 2. les exigences émotionnelles (devoir cacher ses émotions…), 
  3. 3. le manque d’autonomie, 
  4. 4. la dégradation des rapports sociaux au travail (conflits entre collègues…), 
  5. 5. les conflits de valeurs (désalignement avec celles de l’entreprise…), 
  6. 6. l’insécurité de la situation de travail (peur de perdre son travail…).

De tous ces facteurs, « le manque de reconnaissance tient le haut du pavé en entreprise », assure Christophe Nguyen, président d’Empreinte Humaine et psychologue du travail. Dans le cas où les entreprises ne formeraient pas leurs managers à l’écoute active, il peut être intéressant de provoquer ces feedbacks, simplement en les réclamant. 

La perte de sens au travail est également l’un des maux les plus cités par les actifs stressés. « Les travailleurs ont aujourd’hui besoin d’avoir un impact positif sur le monde qui les entoure. Aux entreprises d’aligner leurs objectifs avec les valeurs de leurs collaborateurs », indique-t-il. 

« À tout cela s’ajoutent aussi des facteurs exogènes comme la permacrise, c’est-à-dire l’enchaînement ininterrompu de crises économiques, géopolitiques, climatiques…, mais aussi des exigences fortes de transformation qui pèsent chez les entreprises, du fait de leur internationalisation », explique Christophe Nguyen.

les manifestations du stress.

Lorsqu’il sévit au travail, le stress, qui est la réponse de l’organisme face à une situation dangereuse ou inconnue, se manifeste de plusieurs manières. Sur le plan physique, « il suscite des palpitations, des suées mais aussi une montée en flèche de la pression artérielle, lesquelles peuvent susciter des pathologies comme des maladies cardio-vasculaires et des troubles musculo-squelettiques (TMS) », explique Christophe Nguyen. 

💡Typiquement, si vous vous levez tous les matins avec des maux de ventre ou que vous avez régulièrement des crises d’urticaire, vous devez vous interroger. 

Sur le plan psychologique, le stress est, entre autres, à l’origine d’anxiété, d’un état dépressif, de troubles de l’attention, d’irritabilité… qui peuvent aboutir sur des épisodes d’insomnie ou des comportements d’addiction. Évidemment, il est normal de stresser à l’approche de certaines situations (la présentation d’un projet au CODIR, la prise de parole en public, une surcharge brusque de travail, un changement d’équipe, une nouvelle responsabilité…). « Sans dire qu’il y a un « bon » et un « mauvais » stress, c’est surtout sa chronicité qui compte. Lorsqu’il dure trop longtemps, il constitue un risque sur la santé mentale et peut aboutir sur des situations de burn-out », prévient Christophe Nguyen. 

💡C’est donc lorsque le stress s’inscrit dans la durée qu’il doit faire l’objet d’une vigilance accrue. Car c’est à ce moment-là que l’organisme entre dans un état d’épuisement permanent particulièrement néfaste pour la santé.

vaincre le stress au travail.

Pour vaincre le stress au travail, vous pouvez, à votre échelle, vous montrer proactif et prendre certaines dispositions. 

1. Déjà en en prenant conscience : vous stressez ? C’est OK ! C’est même une réaction normale de l’organisme face à une situation inconnue ou perçue comme dangereuse (par exemple s’il y a des enjeux importants). 

2. Ensuite, en le confiant à ses collègues ou à ses équipes pour dédramatiser le problème : « je ressens du stress face à ces nouvelles responsabilités ».

3. En essayant de le maîtriser pour ne pas qu’il vous envahisse au quotidien. Vous pouvez par exemple adopter des techniques de respiration comme la cohérence cardiaque (inspirer et expirer sur des temps de 5 secondes) pour faire baisser la pression. La méditation de pleine conscience (aussi appelée “mindfulness”) est aussi un excellent moyen de cultiver sa résilience et de mieux apprivoiser son stress, puisqu’elle vous permet de vous concentrer sur le moment présent. 

Dans un autre registre, lorsque le mal-être émane d’un style de management trop directif, se former à la communication non violente permet non seulement de mieux exprimer ses besoins, mais aussi de mieux comprendre les attentes des autres, sans entrer dans le conflit avec son N+1. Concrètement, cela permet de mieux identifier ce qui entrave la communication entre deux individus, donc d’évacuer les “irritants”. 

4. Enfin, en pratiquant une activité régulière pour se défouler et évacuer, avant que le stress ne s’installe de manière chronique. Le yoga permet, par exemple, d’apprendre à respirer avec le ventre afin, notamment, de calmer l’anxiété. Certaines postures aident, par ailleurs, à soulager immédiatement les tensions. Nul besoin d’adopter la posture du chien tête baissée en plein milieu de l’open space. Fermer les yeux pendant deux minutes, à son poste de travail et se concentrer sur sa respiration abdominale peut suffire à évacuer les tensions.

et plus encore : 

C’est une forme d’intelligence émotionnelle que de savoir reconnaître, maîtriser et exprimer ses émotions pour s’en servir à bon escient dans le monde du travail. Conseils pour mieux gérer ses émotions au travail

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