6 fausses bonnes idées qui donnent l’illusion d’un équilibre pro/perso.

• 1. évincer les pauses pour terminer plus tôt. 
• 2. travailler le soir ou le week-end pour « soulager » votre semaine.
• 3. réagir immédiatement pour éviter l’accumulation. 
• 4. accumuler les outils pour mieux gérer et collaborer.
• 5. reporter vos congés à « quand ce sera plus calme ».
• 6. traiter vos mails avant la reprise pour gagner du temps. 

1. évincer les pauses pour terminer plus tôt.

Sur le papier, l’idée est séduisante : grappiller quelques minutes ici et là pour « gagner » du temps. En réalité, c’est un mauvais calcul. Sans pauses, la fatigue cognitive s’installe et vos circuits cérébraux surchauffent, ce qui est la première cause de contre-performance au travail, comme on l’explique dans les pauses s’imposent ! 

Alors, plutôt que de les supprimer, prévoyez au moins « une pause d’environ 15 minutes par demi-journée pour restaurer vos ressources mentales », recommande Marie Lacroix, docteure en neurosciences, dans notre article peut-on réellement travailler 7h par jour ?  Et pour qu’elles soient vraiment efficaces : « attelez-vous à une tâche totalement différente »  —  aller chercher un thé ou café, ressentir la chaleur de la tasse, prendre l’air… Ce qui peut ressembler à du temps « perdu » est souvent du temps mieux investi !

2. travailler le soir ou le week-end pour « soulager » votre semaine.

Vous êtes nombreux à adopter cette pratique : 43% des cadres travaillent le soir ou le week-end au moins une fois par semaine d’après une étude Apec. Sans compter ceux qui consultent des mails ou appels professionnels en dehors du temps de travail : 58% en semaine, 41% pendant le week-end et même 33% pendant les vacances. 

En grignotant vos temps de repos et en restant « connecté » à votre travail, vous brouillez la frontière entre vie pro et perso… et vous vous exposez à une surcharge continue qui finit par épuiser ! Avec en prime : l’impression de ne jamais vraiment décrocher.

Et si, au lieu d’élargir votre semaine, vous repensiez votre organisation ? Identifiez les « mangeurs de temps » (réunions, notifications, mails, discussions) pour les réduire. Et, coupez autant que possible les canaux de communication en dehors des horaires de travail. Découvrez nos astuces et méthodes pour améliorer votre productivité. 

3. réagir immédiatement pour éviter l’accumulation.

Un mail arrive ? Vous répondez aussitôt. Une notification Teams ? Traitée dans l’instant. Un compte-rendu à rédiger ? Déjà lancé… L’intention est louable : réagir dès qu’on vous sollicite pour éviter que votre to-do list ne s’allonge. Mais cette réactivité constante fragmente vos journées et a tendance à créer un état d’urgence permanent qui pousse à agir vite – au détriment de la réflexion et de la qualité de votre travail. 

🤯Sans compter que chaque interruption demande au cerveau environ 3 minutes pour retrouver sa concentration. Ce qui, de manière répétée, réduit aussi votre productivité.

Le vrai gain de temps ne vient pas donc pas de la réponse immédiate, mais du contrôle de votre cadence. Fixez des plages horaires pour les mails, d’autres pour les échanges, et préservez des moments pour les tâches de fond.

4. accumuler les outils pour mieux gérer et collaborer.

Rappels, tableaux de bord, canaux Slack ou Teams, plannings partagés… Autant d’outils utiles pour s’organiser ou collaborer. Seulement, chacun d’eux consomme du temps, capte l’attention, envoie des notifications… jusqu’à générer une surcharge numérique contre-productive. Elle contribue à une fatigue informationnelle, dont souffre déjà un quart des salariés français d’après une étude de la Fondation Jean-Jaurès.

La solution : les rationaliser. Garder ceux qui apportent vraiment de la valeur, mettre en place des routines simples et efficaces (to-do hebdo priorisée, planning centralisé, créneau dédié au tri des tâches). Moins d’outils, plus de clarté : c’est souvent le meilleur levier pour reprendre le contrôle.

5. reporter vos congés à « quand ce sera plus calme ».

Le fameux  « bon moment pour partir » n’arrive jamais vraiment. Plus vous repoussez vos vacances, plus vous alimentez un cercle vicieux de surengagement… jusqu’à l’épuisement. 

💡D’ailleurs, si vous ressentez un stress grandissant à l’idée de décrocher, vous êtes peut-être concerné par le syndrome prévacationnel : cette forme d’anxiété qui monte à l’approche des congés, de plus en plus répandue dans le monde professionnel.

La bonne approche ? Posez vos congés en amont, préparez votre transition (transfert des dossiers, binôme identifié) et contribuez à une culture du relais. Bien partir, c’est aussi mieux revenir ! 

6. traiter vos mails avant la reprise pour gagner du temps. 

Près de 79% des salariés envoient des mails pendant leurs congés. Vous n’êtes donc pas seul à les traiter avant la reprise. L’objectif est clair : anticiper la charge du retour. Mais ce réflexe réduit vos instants de repos, entame votre motivation et entretient une culture du « toujours connecté ».

Mieux vaut organiser un vrai sas de reprise : bloquer 1h à 2h pour le tri des mails, activer un message d’absence prolongé et vous autoriser une reprise progressive. Reprendre à tête reposée, ce n’est pas du laxisme : c’est une forme d’hygiène professionnelle. 

et plus encore : 

Si vous voulez vraiment avancer, autant miser sur les bonnes stratégies plutôt que sur l’épuisement déguisé en productivité. Parce qu’à force de vouloir tout faire, on finit par mal faire. Travailler mieux, ce n’est pas en faire plus : c’est choisir ce qui compte… et s’autoriser à souffler entre deux lignes de to-do. 😉