reconnaissance au travail : désir ou nécessité ?

#bien-être au travail #motivation #productivité

25 avril 2023

Joie, sentiment d’utilité, fierté, confiance… Une chose est sûre, recevoir de la reconnaissance au travail fait du bien ! Pourtant, plusieurs études convergent vers un même constat : un manque de reconnaissance est vécu par de nombreux collaborateurs. Mais pourquoi recherchons-nous de la reconnaissance ? Attendons-nous trop des entreprises ? Décryptage. 

reconnaissance au travail, où en est-on ?

Être reconnu pour ses actions, avoir un retour de son travail, voilà qui est primordial pour de nombreux collaborateurs. D’autant plus, que la “valeur travail” a perdu de sa centralité depuis plusieurs années, comme l’expose notre article sur l’évolution du rapport au travail

« Le problème majeur auquel la société est confrontée, c’est le manque de reconnaissance perçue dans son propre travail d’où un contrat social qui se serait sérieusement dégradé au fil des années », expliquent trois experts de la Fondation Jean Jaurès et le CNRS, au micro de France Inter

Plusieurs études font d’ailleurs état du même constat du manque de reconnaissance : 

Pourtant, on le sait, on le ressent, la reconnaissance au travail est porteuse pour se sentir utile, trouver du sens au travail, et être motivé. D’après l’enquête Moodwork, elle provoque motivation (41%), satisfaction (28%), fierté (26%), joie (18%), confiance (15%). 

d’où vient ce besoin de reconnaissance ?

Pour le philosophe et sociologue Axel Honneth (qui a théorisé la reconnaissance), c’est un besoin fondamental de l’être humain et non une lubie existentielle. La reconnaissance permet de se sentir respecté, apprécié et valorisé en tant qu’individu. D’après lui, elle peut être :

  • Juridique : je suis reconnu.e comme un membre de la société.
  • Sociale : je suis accepté.e et respecté.e par les autres membres de la société.
  • Personnelle : je suis reconnu.e pour mes qualités, mes compétences et mes réalisations.

Pour Honneth comme pour Maslow, la reconnaissance satisfait surtout un besoin d’estime de soi. « C’est parce que mes collègues, ma hiérarchie et mon entreprise reconnaissent telles compétences que je prends, moi-même, la mesure de leurs existences. »

comment la caractériser au travail ?

Au travail, cette reconnaissance peut prendre différentes formes, telles qu’un salaire juste, des conditions de travail agréables, des félicitations, des encouragements, des feedbacks constructifs, des promotions, des récompenses, des formations ou encore des opportunités de développement personnel et professionnel.

On parle de 3 formes de reconnaissance au travail : 

  • reconnaissance existentielle : valoriser l’unicité de la personne, ses qualités personnelles et ses aptitudes. Vous pouvez par exemple souligner une attitude positive, demander l’avis d’un collègue pour sa capacité à avoir du recul…
  • reconnaissance de la pratique de travail : reconnaître les méthodes, l’ingéniosité, les procédures, l’investissement. N’hésitez pas à mettre en avant le processus déployé, à reconnaître les efforts fournis…
  • reconnaissance des résultats : souligner les performances chiffrées et l’atteinte des objectifs. Il est bienvenu dans ce cas, de valoriser les chiffres voire de verser une prime. 

💡 Bon à savoir : 76% considèrent que la reconnaissance passe autant par des paroles que par des actes et 73% déclarent que leur supérieur reconnaît leur valeur en leur laissant de l’autonomie dans leur fonction, toujours d’après l’enquête Moodwork. 

la reconnaissance au travail : une question d’équilibre

Attention toutefois aux effets de bord ! Car si la reconnaissance au travail est souhaitable, des paroles en excès peuvent aussi créer de la frustration si elles ne semblent pas cohérentes. Par exemple : 

  • l’entreprise ne tarit pas d’éloges à votre sujet « bravo », « vous avez brillamment réalisé votre présentation », « votre travail est très apprécié » mais ces notes positives paroles sont toujours contrebalancées par de nombreux « mais » (dans l’idée : « c’est super mais il faudrait tout recommencer car ce n’est pas top »). 
  • « Vous faites du très bon travail » mais vous n’avez pas de retour palpable (vous rêvez de cette évolution professionnelle depuis 1 ans mais c’est votre collègue qui vient de l’avoir ; vous demandez à être augmenté mais vous n’avez pas eu de hausse de salaire depuis 2 ans…). 

La reconnaissance au travail doit donc être utilisée de façon saine et équitable pour éviter toutes formes de compétition ou de discrimination en interne. En tant que manager, il est nécessaire de veiller à l’équité et d’alterner le type de reconnaissance : personnalisée, privée, publique, mots, actes…

Côté collaborateurs, il est bienvenu de prendre conscience de son caractère abscons et d’apprendre à ne pas trop en attendre des entreprises. Car si la reconnaissance de la hiérarchie ou de ses pairs participe à renforcer l’estime de soi, elle ne fait pas tout et ne devrait jamais remplacer celle qu’on s’accorde à soi-même. 

Osez faire preuve de reconnaissance et d’amour propre, même au travail ! Comment ? En appréciant les étapes, célébrant vos victoires, dédramatisant vos échecs et en vous félicitant pour tout le chemin parcouru. Car ce sont ces hauts et ces bas qui font le professionnel que vous êtes et qui vous permettent d’appréhender le monde professionnel avec singularité.

et plus encore : 

Et si on arrêtait de se définir par son travail ? Voici un autre décryptage sur notre rapport au travail et cette fameuse question “Tu fais quoi dans la vie ?”. Car se définir par son activité professionnelle, c’est faire dépendre son estime de soi de sa carrière… 

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